Firmin-Girard, un peintre témoin de son temps, entre impressionnisme et naturalisme

Firmin-Girard fait partie de ces peintres de la seconde moitié du XIX^e siècle, que l’on a parfois appelés « petits maîtres » et qui n’ont pas eu la renommée des impressionnistes, ayant choisi d’autres voies artistiques. Il s’inscrit pourtant pleinement dans la peinture de son temps, durant lequel il connut les plus grands succès tant en France qu’à l’étranger, en particulier aux États-Unis. Mais il appartient à cette fraction de l’art du XIX^e siècle que le modernisme a longtemps nié et que l’on redécouvre depuis une quarantaine d’années. C’est aux États-Unis que les mentions de l’artiste réapparaissent dans les années 1980 à l’occasion d’expositions au musée d’art de Cleveland et au musée d’Atlanta où fut présentée sa célèbre Toilette japonaise de 1873, une œuvre ensuite régulièrement publiée et présentée lors de l’exposition Le Japonisme qui s’est tenue aux galeries nationales du Grand Palais à Paris en 1988. L’ouverture du musée d’Orsay en 1986 avait permis de revoir les Convalescents du Salon de 1861, acheté par le musée du Louvre. Ce sont aussi de nombreux musées en France et à l’étranger qui, possédant des œuvres de Firmin-Girard acquises durant son vivant, les exposent aujourd’hui. Et sa présence au sein du marché de l’art ne cesse de croître. Ce retour de Firmin-Girard sur la scène artistique apparaît pleinement justifié à l’heure où le XIX^e siècle, dans toutes ses composantes, connaît un fort regain d’intérêt. Peintre de Paris et de la province, de la ville, de la campagne et du bord de mer, il a rendu compte, dans son œuvre et avec un grand souci de vérité, de la vie de ses contemporains, qu’ils appartiennent à la bourgeoisie ou qu’ils soient ouvriers, paysans ou pêcheurs. Ses peintures, outre leur grande qualité artistique, qui les rapprochent pour certaines des impressionnistes, pour d’autres des naturalistes, sont aujourd’hui un précieux témoignage de la France, de ses paysages et de ses habitants à la veille des grandes mutations du XX^e siècle mais aussi la démonstration d’un art qui, après l’emprise des mouvements académiques, a su se renouveler avec son temps.